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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/273

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CHANT SIXIÈME.

Par un ordre éternel, deux forces différentes
Fixèrent les destins des planètes errantes ;
En mille sens divers tous les globes lancés
Allaient fuir dans le vide, incessamment poussés,
Sans jamais s’écarter de leur route première,
Sans atteindre jamais la fin de leur carrière ;
Si par une autre force en limitant leur cours,
Un centre plus puissant ne les fixait toujours.
Par ce double pouvoir lancée et retenue,
Chaque sphère poursuit son orbite connue :
Tout se meut, rien ne change et ne peut s’arrêter.
Affranchis de la loi qui les fait graviter,
Les mondes dispersés se perdraient dans l’espace ;
Que la pesanteur seule agisse sur leur masse,
Les gardes de Saturne et ceux de Jupiter
Roulent précipités des voûtes de l’Éther ;
La lune, s’échappant de sa route brillante,
Vient tomber en éclats sur la terre tremblante ;
Enfin, sur le soleil s’écroulent Uranus,
Ces mondes loin de lui si long-temps retenus ;