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L’ASTRONOMIE.

Et les signes brillants qu’enferme le tropique,
Et cette écharpe d’or dont l’éclat pacifique
Montre aux yeux éblouis et d’un long tube armés
D’innombrables soleils l’un sur l’autre semés ;
Enfin ce qui remplit la sphère radieuse
Pour les mondes lointains n’est qu’une nébuleuse,
Pareille à ces vapeurs d’atomes pâlissants
Dont les faibles clartés n’arrivent à nos sens
Qu’après avoir couru, de leurs deux émanées,
Dans l’espace désert, des millions d’années (18).
Oh ! quand pourront nos yeux sonder ces régions ?
Qui me transportera parmi ces légions
De mondes animés par leurs métamorphoses ?
Qui me dira les lois, le principe, les causes,
La nature en travail, et ces orbes flottants,
Vapeur, poussière, corps, puis astres éclatants,
Véritables soleils dont les flammes fécondes
Éclairent un empire et gouvernent des mondes ?
Serait-il vrai qu’un jour sur leur trône écrasés
Ces monarques du ciel, déchus, éteints, brisés,