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Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/300

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L’ASTRONOMIE.

Ainsi, m’abandonnant à ces graves pensées,
J’oubliais les clartés dans les cieux effacées :
Vénus avait pâli devant l’astre du jour,
Dont la terre en silence attendait le retour ;
Avide explorateur durant la nuit obscure,
J’assistais au réveil de toute la nature :
L’horizon s’enflammait, le calice des fleurs
Exhalait ses parfums, revêtait ses couleurs ;
Deux insectes posés sur la coupe charmante
S’enivraient de plaisir, et leur aile brillante
Par ses doux battements renvoyait tous les feux
De ce soleil nouveau qui se levait pour eux ;
Et je disais : Devant le créateur des mondes
Rien n’est grand, n’est petit sous ces voûtes profondes,
Et dans cet univers, dans cette immensité
Où s’abîme l’esprit et l’œil épouvanté,
Des astres éternels à l’insecte éphémère,
Tout n’est qu’attraction, feu, merveille, mystère.