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L’ASTRONOMIE.

Et le voilà, des vers insensible pâture,
Subissant à son tour la loi de la nature.
Son sort nous est commun : la terre au monde entier
N’est pas ce qu’auprès d’elle était ce chêne altier.
Et vous vous étonnez ! vous invoquez pour elle
Le droit d’une existence immuable, éternelle !
Chaque être, chaque monde est borné dans son cours (16),
Il faudrait s’étonner si tout durait toujours ;
Si, dans l’espace étroit d’où bientôt tout s’écoule,
Les générations s’accumulaient en foule ;
Si rien n’était changeant dans le monde animé,
Et si, tout consumant, rien n’était consumé (17).
      Le mouvement, le feu, le temps et la matière
Renouvèlent l’aspect de la nature entière.
Père de la chaleur, source de la clarté,
Le feu, sans s’épuiser, remplit l’immensité.
Caché dans tous les corps, ame de la nature,
Il consume et répare, unit, divise, épure (18) ;
Principe créateur, principe dévorant.
Le feu, par qui tout vit, détruit tout en courant.