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Page:Pierre Du Ryer - Alcimédon, 1636.djvu/109

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Et pour tant de faveurs qui m’imposent des lois
Il faut donner le cœur, et retenir la voix.

RODOPE.

Et toutefois, ingrat, tu fais voir le contraire,
Tu parles en ami, tu fais en adversaire ;
Et sans appréhender ma haine et ma rigueur,
Tu me donnes ta voix, et tu retiens ton cœur.

SCAMANDRE.

Hé Dieux que dites-vous ?

RODOPE.

Ce que je dis infâme !
Phénice est donc ta sœur ?

SCAMANDRE.

Vous le savez, Madame.

RODOPE.

Oui traître je le sais.

SCAMANDRE.

Que mon malheur est grand !
À peine plains-je un mal qu’un autre me surprend.

RODOPE.

Daphné n’est pas ton cœur, ce n’est pas la Déesse
Qui reçoit ton encens, qui finit ta tristesse,