Ou bien change tes traits avec ceux de la mort,
Et pour guérir ce coeur où ta force préside
Ne sois plus mon tyran, ou sois mon homicide.
Mais je l’implore en vain après tant de travaux,
Ainsi qu’il est aveugle il est sourd à mes maux,
Et ce tyran des coeurs est bien plus redoutable
Que toute sa faveur ne nous est profitable,
Cependant je l’implore, et ce coeur insensé
Appelle à son secours celui qui l’a blessé,
Non, non, j’ai le pouvoir de rompre mon servage,
Toute ma guérison dépend de mon courage,
Et bien qu’amour me traite en superbe vainqueur ;
Un coup de désespoir l’ôtera de mon coeur.
Scamandre, aime Daphné ; mais que dis-je, cruelle ;
Peut-être que sa mort m’a rendu criminelle !
Il me semble déjà que son ombre sans corps
Pour rompre mon repos quitte celui des morts.
Page:Pierre Du Ryer - Alcimédon, 1636.djvu/112
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée