Aller au contenu

Page:Pierre Du Ryer - Alcimédon, 1636.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L’amour nous assembla pour les maux et les biens,
La mort nous sépara sans rompre nos liens,
Et si malgré la mort nous sommes joints ensemble
Pensez-vous désunir ce qu’un destin assemble ?
Percez plutôt ce corps abattu de langueur,
Et vous aurez mon sang si vous n’avez mon cœur.

RODOPE.

À quoi me résoudrai-je avec tant de faiblesse ?
Leur amitié me touche, et la mienne me blesse.

DAPHNÉ.

S’il vous souvient encore de vos premiers discours,
Vous devez à mes maux du soin et du secours,
Si jamais, disiez-vous, Alcimédon se trouve
Tu verras de mes soins une fidèle preuve,
Il est trouvé, Madame, et vous devez juger
À quoi votre parole a pu vous obliger.
Vous deviez le remettre en mon obéissance
S’il eût été captif sous une autre puissance,
Cependant votre soin le force à me quitter,
Et nie l’ayant donné vous voulez me l’ôter.