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Page:Pierre Du Ryer - Alcimédon, 1636.djvu/88

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Épuise de baisers la bouche de Phénice,
Arme-toi contre moi de quelque autre artifice,
Et crois que si l’amour t’apprend à m’outrager,
La haine désormais m’apprend à me venger.
Porte-toi donc mon âme où la rage te pousse,
La plus prompte vengeance est toujours la plus douce ;
La colère se perd dans le retardement,
Et qui se venge tôt, se venge doublement.
Entreprends, ose tout, passe jusques aux crimes,
Donne à ta passion de sanglantes victimes,
Et montre qu’une femme a rarement appris
À souffrir sans vengeance un si lâche mépris.