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« Toujours les bras réels de la balance sont plus longs que les bras potentiels, et d’autant plus qu’ils sont plus voisins du centre du monde[1].

« Et jamais[2] les bras réels de la balance n’auront en soi les bras potentiels (fig. 3) s’ils ne sont pas dans la position d’égalité. »

A l’extrémité d’un levier, on peut faire agir une force dont la direction soit différente de la verticale ; il suffira


d’employer une corde tendue selon cette direction, passant sur une poulie et tirée ensuite par un poids. Une règle semblable à la précédente permettra d’évaluer la puissance motrice d’un semblable engin ; voici comment Léonard énonce[3] cette règle :

« Pour savoir à chaque degré de mouvement la qualité de la force de la puissance qui meut et de même de la chose mue ».

« Fais donc comme tu vois (fig. 4) en mn (c’est-à-dire que de l’arrêt de la chose mue, on imagine une ligne qui coupe à angle droit la ligne de la puissance qui meut) mn avec fh. »

  1. C’est-à-dire plus voisins de la verticale.
  2. Léonard de Vinci, ibid., fol. 63, verso.
  3. Les Manuscrits de Léonard de Vinci, publiés par Ch. Ravaisson-Mollien ; Ms. I de la Bibliothèque de l’Institut, fol. 30, recto. Paris, 1889.