Qu’il leur influe et donne en recompense
De Jupiter la royale puissance.
Vrayment, tu veux de beaux dons recepvoir.
Ce n’est de moy, ains du Ciel le vouloir.
Autant que toy je connois par les Astres
Les biens futurs, les maux et les desastres ;
Escoute doncq’ ce que le Ciel predict :
Quand un jongleur, un menteur a crédit,
Un arrogant, un charlatan habille,
Et un faiseur d’almanacs d’une ville,
Qui promettant aux autres à planté
Des biens, de l’heur, de la félicité,
Meurt de famine, et d’indigence extresme,
Et des presens demande pour soy-mesme
Viendra vers toy, ô Cocu passager !
Et essay’ra d’un propos mensonger,
A t’abuser et mocquer ta simplesse,
Meine-le-moy avecq’ une rudesse.
Je suis trompé ou tu parles de moy.
Aussi le Ciel n’entend autre que toy :
Va le chassant, il ne songe qu’à nuire
A ceux qu’il peut de sa langue seduire.
Me feras-tu telle vergongne avoir ?