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néphélococugie

Ilz vont suivant la Nature qui faict
Dedans son moule un ouvrage parfaict,
Et dans leur art font en peu de journées
Ce que nature en mille et mille années
Ne sçauroit faire, encore que ses mains
Passent de loing le labeur des humains,
Que son labeur nostre artifice gaigne
Et qu’elle-mesme est celle qui enseigne
Les plus sçavans, qui leur affection
Dressent tousjours vers sa perfection,
Contr’imitans d’effect et de courage
Ce qui reluict en son divin ouvrage.

Genin

Qui t’a appris les discours que tu fays ?
Il semble à voir que tu ne feuz jamais
Que dedié à la vaine folie,
Je voulois dire à la Philosophie.

L’Alchemiste

Depuis le temps que mon âge peut voir,
Et contempler nature et son pouvoir,
Je me suis mis à ses causes entendre,
Et m’eslevant au Ciel pour les apprendre,
Je n’allay point feuilletant un Zenon,
Un Democrite, Heraclite, et Platon,
Un Epicure, un Cleanthe, un Speusippe,
Un Carneade, Empedocle, et Chrysippe,
Un Aristote, à qui nature avoit
Appris beaucoup de secretz qu’il sçavoit ;
Ains poursuivant roidement à la piste
Ce grand docteur Mercure Trimegiste,
Qui a parlé plus hautement que tous
De la nature, et l’a monstré à nous
Comme en énigme, affin que l’ignorance
Ne se meslat de brouiller sa science,