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Page:Pierre Le Loyer - La Néphélococugie, édition de 1869.djvu/120

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la comédie

Qu’un Roy Gigès n’eut d’or en son Pactole
Et qu’aujourd’huy la puissance Espaignole
N’a en Mexiqueet au Peru Indoys
De lingotz d’or et d’argent à la foys.

Genin

Sçays-tu que c’est ? Je t’estime et te prise,
Et comme amy fidelle je t’avise
De retourner en ton païs aymé
Si tu ne veux de coups estre assommé.

L’Alchemiste

Qui me battra ?

Genin

Qui me battra ? C’est ma main fretillarde
Et mon bras fort qu’à grand’peine j’engarde
Qu’il ne se rue et se saoulle un petit
Dessus ton corps d’un gentil appetit,
Il est nerveux et d’une longue aleine
Et ne void point où ses coups il ameine,
De tous costez aveugle se tournant
Et tantost bas, tantost hault forcenant,
Il abat tout, il rompt, il brise, il tranche,
Et bravement s’escrime dans sa manche.
M’entendz-tu bien ? je suis, comme je croy,
Plus familier et plus ouvert que toy.

L’Alchemiste

C’est assez dict : je connoy ta menasse
Sans que l’essay sur ma teste s’en fasse :
Je me retire en un lieu plus connu,
Où mieux qu’icy je seray bien venu.

Genin

Va autre part monstrer ton imposture
A ces frais prins, dont la simple nature