Autant et davantage.
Nous sommes nez tous deux au cocuaige,
Pour telz censez, reputez et tenuz,
Tous deux cornards, encornez et cornuz.
Mais cependant, quel chemin faut-il querre ?
Marche, crains-tu que te faille la terre ?
Voy ce Corbeau qui croasse sans fin,
Demande-luy, si tu veux, le chemin.
Est-il saison de railler à ceste heure
Qu’il fault marcher ?
Veux-tu doncq’que je pleure ?
Je n’en ay point de vouloir quant à moy,
Bien que je soys aussi fasché que toy,
Que je ne voy quelque homme en nostre voye,
Qui au chemin le plus droict nous envoye.
Ceste contrée est déserte à la voir,
On n’y peut pas la trace appercevoir
D’hommes aucuns, sans plus en ces bocaiges
Divers oyseaux degoisent leurs ramages.
En mon esprit un moyen m’est venu
Dont j’apprendray ce chemin inconnu :