Page:Pierre Luguet Une descente au monde sous-terrien 1909.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

17
une descente au monde sous-terrien

unique d’un nom que nous n’avons pas retenu, mais qui signifiait en latin : « Végétal procédant à sa propre fumure. » Puis elle avait décidé d’envoyer un de ses membres à la recherche d’un ou plusieurs spécimen, et c’est à Cornélius Wilhelm Van de Boot, zoologue fervent et parrain de Lhelma Van Tratter, que l’honneur était échu.

Au mois de juin précédent, comme nous avons eu déjà l’honneur de le dire, le savant s’était mis en route, et depuis personne n’en avait plus jamais entendu parler, non plus d’ailleurs que du navire qui l’avait emporté. Ce navire, un grand courrier postal de la « Yellow Double Star Line »[1], était parti de Hambourg et paraissait n’être arrivé nulle part. Jamais aucun port brésilien n’en avait entendu parler ; jamais aucun port extra-brésilien ne l’avait signalé ; jamais son épave n’avait été rencontrée. Il avait fondu ; il s’était évanoui ; il avait disparu comme disparaît l’image d’un nuage rose à la surface d’un étang.

L’Académie des sciences de Saardam, après avoir usé de tous les moyens d’informations ordinaires et extraordinaires, après avoir dépensé en télégrammes sans fil ou avec fil beaucoup plus d’argent que son budget ne le lui aurait permis, finit par admettre, la mort dans le cœur, la perte du steamer Marvellous, et celle, conséquemment, de son missionnaire infortuné.

On l’avait inscrit au martyrologe scientifique ; l’honorable Julius Van Tratter, en qualité d’ami intime du naufragé avait prononcé son éloge funèbre… et la terre avait continué de

  1. Compagnie de la Double-Étoile Jaune.