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une descente au monde sous-terrien

muable de ce côté, et chaque heure qui s’écoulait, sans apporter l’indice d’une approche quelconque, augmentait leur anxiété.

La besogne matérielle étant terminée, et l’oisiveté imposée à tous, cette anxiété devint plus douloureuse, et le temps de l’attente parut démesurément plus long, les figures s’allongeaient en dépit des efforts que faisaient les uns et les autres pour se donner mutuellement confiance, et tous, les humains supérieurs particulièrement, pensaient que la diversité de l’itinéraire n’expliquait pas une aussi grande différence dans l’époque des arrivées.

Deux ou trois jours se traînèrent cependant dans ces angoisses, et le président déclara qu’il lui était impossible de rester plus longtemps immobile et inactif.

Il prit deux mastodontes et une escorte, et partit dans la direction de l’Est en suivant le rivage, et laissant le reste de la caravane sous la surveillance et sous l’autorité du docteur Francken.

Il marcha deux jours sans arrêt, les yeux sur l’horizon, tandis qu’autour de lui ses compagnons fouillaient la route et ne laissaient pas un caillou sans examen. Il découvrit les traces du passage de Van Ah Fung et de Johann Wurtzler, et s’y arrêta longuement. Cependant le paysage restait toujours vide, et rien ne montrait l’approche possible de Jean Kerbiquet, lancé à la poursuite des humains mystérieux.

Malgré les souffrances à peine oubliées, Phocas de Haute-Lignée s’engagea résolument sur la piste laissée par la voiture à voile de Wurtzler, heureusement très nette sur le sable durci. Et il n’y avait pas marché pendant cinq heures, qu’il distinguait au bout de sa lorgnette une silhouette pâlote, chan-