Page:Pierre Luguet Une descente au monde sous-terrien 1909.djvu/289

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

283
une descente au monde sous-terrien

fait cesser le feu dans la crainte de tuer Van de Boot, qui s’exposait au-dessus des remparts avec grande imprudence, les chefs de l’expédition se trouvèrent fortement embarrassés. Combattre, c’était risquer d’atteindre l’homme que l’on voulait sauver ; s’approcher sans combattre, et lui faire des signaux qu’il ne verrait pas, peut-être, c’était envoyer à la mort une partie des Sous-Terriens composant l’expédition, sans aucune utilité.

C’est, cependant, à ce dernier parti qu’on s’arrêta, sur l’avis de Wilhelmine Van Tratter, mais en prenant certaines précautions propres à sauvegarder l’existence de tous.

Au cours du précédent combat les Européens avaient remarqué que les projectiles des Kra-las, même à courte distance, n’avaient pas la force de pénétration nécessaire pour traverser la peau des mastodontes debout sur les radeaux. Ils arrivaient, frappaient un coup sourd, s’aplatissaient, et tombaient, inertes. Il fut résolu, en conséquence, que l’expédition tout entière s’abriterait derrière les énormes animaux, et qu’on s’approcherait de l’île où habitait Van de Boot sans répondre au feu des Kra-las, de quelque violence qu’il pût être. Et dès que le radeau, portant les Européens, se trouverait à bonne portée de la vue, ceux-ci se lèveraient et agiteraient un drapeau blanc. L’absence des démonstrations hostiles, d’abord, l’exhibition d’un symbole connu sans aucun doute au-dessus de la terre seulement, ne pouvaient manquer d’attirer l’attention du savant, qui se déciderait peut-être alors à reconnaître ses compatriotes.

Ce programme fut suivi de point en point. Il ne donna pas immédiatement, cependant, les résultats qu’on en avait attendu.