Page:Pierre Luguet Une descente au monde sous-terrien 1909.djvu/58

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

52
une descente au monde sous-terrien

de rendre deux coups pour un… (pan !) S’il s’agit d’un de mes pairs, j’opère moi-même… (pan !) Mais si c’est d’un ancien coolie comme vous… (pan !) je le fais fustiger comme on vous fustige en ce moment… (pan !). Combien, Coogo ?

— Dix, cap’taine.

— Ça suffit. Lâche Monsieur. Au revoir, Monsieur Ah Fung. N’abusez pas du journalisme ; il ne vous réussirait pas.

L’Oriental, au moment précis où le nègre avait desserré sa formidable étreinte, s’était écroulé sur le carreau du couloir. Il se releva à demi, brandit le poing et cria, d’une voix étranglée par la fureur :

— Je vous tuerai.

— Prenez garde, lui répondit en se retournant Kerbiquet, qui avait déjà mis un pied dans la rue ; prenez garde ! Congo n’aime pas qu’on me menace.

Et il remonta en voiture.

Quelques instants plus tard, il entrait à l’Académie des sciences, où précisément on discutait ferme à son sujet, et demandait à présenter à l’assemblée un nouveau document

Il y était admis, et prenait la parole en ces termes :

— Messieurs, j’ai appris, étant tranquillement à Dunkerque, que certaines personnes répandaient ici sur mon compte des bruits malveillants. J’ai lu, même, les articles auxquels ces bruits avaient donné naissance. J’aurais pu m’en froisser et retirer la proposition que je vous ai faite d’emmener votre