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une descente au monde sous-terrien

et si votre soupçon m’atteint, c’est à tort. Quant à monter l’arbre de rechange, je ne le puis pas ; je ne le sais pas.

— C’est bien, Plougonnec, que cet homme soit conduit aux fers. Je m’occuperai de lui plus tard.

Johann Wurtzler, sombre mais calme, fut emmené. Jean Kerbiquet fit mettre au yacht toute la toile qu’il pouvait porter, mais ce fut en pure perte : il n’y avait plus un souffle de vent. La mer dormait, complètement inerte, sous un de ces calmes désespérants qui, à l’équateur, durent souvent quarante et cinquante jours de suite. Les voiles pendaient le long des mâts comme des ailes mortes, et l’immobilité du navire était complète.

Le jeune capitaine eut alors l’idée de faire repêcher son hélice et de la faire mettre en place sur l’arbre de rechange sans le secours de Wurtzler. Le reste de la nuit, les canots se promenèrent autour du Pétrel, munis de grappins qu’ils traînaient au fond de la mer.

Au petit jour, l’hélice était accrochée, et un treuil la remontait à bord. Une équipe, formée de sous-mécaniciens, se mettait à l’œuvre, et entreprenait la tâche difficile que Wurtzler avait refusée. Mais qu’elle dût réussir ou non, et si le temps ne se modifiait pas, c’étaient quatre ou cinq jours au moins de perdus.