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préparer une cuisine rudimentaire. Aucun sport, aucune théorie, aucun enseignement ne vaudrait pour le futur instituteur, les leçons de débrouillage prises en campant. Rien ne développera mieux son ingéniosité et son équilibre. Les expéditions peuvent se faire en partant le samedi soir par exemple, et par escouades de façon que chaque élève ait participé au moins à trois ou quatre campements par an. Ainsi quelques tentes en servant à tour de rôle pourront suffire à toute une école.

Une autre innovation également recommandable consisterait à doter chaque École normale d’une pompe à incendie, en exerçant les élèves à s’en servir avec célérité et efficacité. Ceci existe dans la plupart des collèges anglais et la « Fire brigade » a été maintes fois appelée à rendre des services au voisinage. En limitant l’imitation de cette institution aux écoles normales nous tenterons l’expérience en France, là elle a le plus de chances d’aboutir utilement.

De même que l’éducation physique fournit, à l’École normale, un terrain propice à l’introduction de l’enseignement mutuel, elle se prête fort bien à l’organisation du travail manuel. Non pas que l’alliance possible d’une culture intellectuelle du rang de celle qui y est donnée avec l’apprentissage d’un métier déterminé, n’ait été reconnue depuis longtemps utopique, mais quand il s’agit de sports et d’exercices physiques, tout le monde sera d’accord pour estimer qu’un bon « débrouillard » doit être en mesure de réparer et d’entretenir les instruments, engins, etc., dont il a appris à se servir : la menuiserie et la corderie, jouent ici un rôle