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nombreux que ne le comportent les besoins sociaux, une vive émulation semble s’être établie entre eux au seuil de ce territoire nouveau. De là sont issus tant de systèmes à vrai dire assez peu variés dans le fond, mais dont l’antagonisme s’est souvent affirmé d’autant plus violent que les divergences portaient sur des points de détail. Des chefs d’écoles adverses parvinrent à tour de rôle à imposer le culte temporaire de leurs idées, encore plus préoccupés parfois de détruire l’influence d’un rival antipathique que d’assurer leur propre succès. Non seulement la direction générale se trouva de la sorte manquer de suite, mais les bonnes volontés subalternes se sentirent désorientées et se découragèrent. Les traces de cet état de choses sont nettement visibles et j’ai noté en maints endroits un désir bien affirmé de voir succéder à ce régime de vaines disputes une féconde collaboration des différentes méthodes desquelles on peut affirmer que si aucune n’est parfaite, aucune non plus n’apparaît absolument mauvaise. Elles valent par celui qui les applique. Il convient d’ajouter aussi que l’instructeur, dans les emprunts qu’il leur fait, se laisse naturellement guider par les circonstances qui s’imposent et les ressources qui s’offrent à lui.

Le principe de l’éclectisme appliqué pour la première fois au Congrès Olympique tenu en 1905 au Palais des Académies à Bruxelles sous la présidence d’honneur du roi Léopold ii a conquis en France de larges sympathies, depuis le Congrès d’Éducation physique de Paris qui a eu lieu au printemps de 1913. Peu après s’assemblait à Lausanne un Congrès de psychologie sportive destiné à rappeler le rôle singulièrement important que jouent les