Page:Pierre de Coubertin - Anthologie, 1933.djvu/10

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La meilleure consolation qui puisse nous être donnée de vieillir, n’est-ce pas de nous assurer que notre pensée reste toujours jeune, nos œuvres toujours vivantes ? J’entends ceux pour qui la pensée et l’œuvre comptent beaucoup plus que leur personne éphémère.

L’hommage qui est rendu à Pierre de Coubertin par la publication de cette Anthologie doit le rassurer, autant que le satisfaire. Et je dis bien : rendu ; car le bouquet que ces étrangers-amis, de nationalités diverses, lui offrent, c’est de son propre jardin qu’en viennent toutes les fleurs.

Historien, philosophe, rénovateur des sports, réformateur de l’enseignement, il a, en tous ces domaines, montré une originalité d’esprit, une largeur de vues, une activité dont il faudra bien qu’on s’émerveille.

Les Français, race alerte et pressée, ne trouvent pas souvent le temps de faire le tour des choses qui les intéressent, des êtres qu’ils admirent. Ils connaissent surtout Pierre de Coubertin, comme le restaurateur des Jeux Olympiques : ce qui pourrait suffire, il est vrai, à fonder sa gloire. Qu’une entreprise si audacieuse, si « inactuelle », semblait-il à plus d’un, ait réussi et obtenu un prodigieux succès, beaucoup n’en sont pas encore revenus, qui hochaient la tête en condamnant d’avance un effort anachronique selon eux, une réviviscence artificielle. Mais tous ont dû, à la fin, s’incliner devant une institution devenue rapidement une des plus célèbres et des plus vivantes des deux mondes.

Nul ne songerait en tous cas à lui disputer l’honneur de cette résurrection, encore que l’envie et le besoin de dénigrement rôdent toujours autour des hommes assez téméraires