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Page:Pierre de Coubertin - Anthologie, 1933.djvu/102

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études historiques

villages huguenots. Après la révocation de l’Édit de Nantes beaucoup y émigrent. Ils créeront par la suite à Charleston, une société rigide, mais polie, raffinée et distinguée. La Caroline demeurera longtemps la plus méridionale des colonies. En 1732, seulement un officier anglais fonda avec l’appui de George ii la Géorgie où des protestants de Salzbourg et d’autres villes d’Allemagne trouvèrent aussitôt un refuge contre les persécutions. Cette même année devait naître celui auquel était réservé l’honneur d’unir tous ces éléments disparates pour en faire une nation : George Washington.


Iroquois et Algonquins.

De 1500 à 1600 la puissance des Algonquins fut considérable. Toute la côte de l’Atlantique depuis la rivière de Savannah jusqu’au détroit de Belle-Isle leur était soumise et les Iroquois se trouvaient comme emprisonnés au milieu d’eux. Puis leur astre décrut et les Iroquois grandirent et devinrent puissants à leur tour. Sans la venue des « visages pâles », ils eussent peut-être subjugué une grande partie du continent et atteint un certain degré de civilisation. De bonne heure les Français avaient fait alliance avec les Algonquins leurs voisins immédiats et se les étaient attachés. Ce qu’il y avait de féodal à la fois et de nomade dans la vie canadienne permettait d’y faire une place aux Peaux-rouges. Le caractère hardi, entreprenant, loyal et un peu fataliste des trappeurs et des soldats français plaisait à ces hommes primitifs ; on ne leur prenait pas leurs terres et on les flattait en adoptant certaines de leurs manières d’être, en appréciant leur genre d’existence. Cette intimité avait eu pour conséquence naturelle de faire des Iroquois les alliés des Anglais. Mais l’alliance anglaise n’avait ici aucun caractère durable. L’occupation anglaise permanente, menaçait directement l’indépendance des Indiens. Au début du xviiie siècle la haine des Iroquois pour les Algonquins l’emportait encore sur les conseils de la prudence et de l’intérêt, mais pendant trente ans la diplomatie rudimentaire des pionniers français allait s’exercer sur les Iroquois. Il viendrait un moment la défection de