devait un peu plus tard, chercher à réparer en occupant Fachoda. Pendant ce temps, les troupes congolaises formées et commandées par des officiers belges pourchassaient péniblement les populations esclavagistes tandis qu’avec des difficultés répétées se construisait la voie ferrée mettant le Congo navigable en communication avec la côte. Lorsqu’elle eût été inaugurée (1898) le commerce congolais se mit à progresser à raison de dix millions par an.
La création de l’État du Congo agit comme une sorte de révulsif sur les puissances européennes, celles surtout qui semblaient pouvoir prétendre à une hégémonie africaine, c’est-à-dire l’Angleterre et la France lesquelles possédaient au Cap et en Algérie de fortes bases d’action. Mais tandis que l’Angleterre eut la chance de trouver Cécil Rhodes pour servir ses intérêts, la France se retarda grandement en ne réalisant pas en temps voulu le chemin de fer transsaharien.
Sous sa forme présente, la Confédération helvétique constitue l’achèvement politique le plus parfait qu’ait encore réalisé l’humanité. Plusieurs races, deux religions, trois langues, des traditions multiples, des héritages divers, maintes oppositions d’intérêt ont abouti, de par le seul vouloir des populations, à un amalgame souple et fort sans qu’aient eu à intervenir pour le cimenter la guidance de chefs de génie ou les hasards particulièrement favorables de la fortune. Ailleurs la sagesse additionnée de générations successives a produit d’heureux résultats mais il a fallu pour les confirmer ou les maintenir que de telles interventions se produisissent. Rien de pareil en Suisse. La Suisse est par excellence l’œuvre anonyme d’une collectivité. On y a voulu relever des influences extérieures et, sans doute, il s’en est manifesté au cours de son histoire, mais c’est méconnaître le caractère de cette histoire que de ne pas distinguer l’axe autour duquel elle