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Page:Pierre de Coubertin - Anthologie, 1933.djvu/166

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variétés

finement, mais il faut qu’au centre se retrouvent les éléments de vigueur, de risque et de volonté qui forment notre hygiène morale et que rien ne saurait remplacer. (Figaro, 1902)

Chez l’escrimeur en garde, la main représente le pont-levis de la forteresse dans laquelle il s’abrite et d’où il opérera ses sorties. À l’intérieur, les forces sont mobilisées comme une armée : le bras constitue l’active ; les jambes, la réserve appelée en même temps, mais partant en seconde ligne ; le reste du corps, la territoriale. À toutes trois, il faut ménager constamment une retraite bien couverte et ordonnée. De là, les feintes, les pièges tendus, les « temps » marqués à propos, les attaques esquissées et brusquement modifiées.

Pour bien diriger les autres, il faut rester toujours méfiant vis-à-vis de soi-même et ne jamais le laisser voir.

Le travail est la loi universelle. L’effort est la joie suprême. Le succès n’est pas un but mais un moyen pour viser plus haut. L’individu n’a de valeur que par rapport à l’humanité ; il est fait pour agir avec acharnement et mourir avec résignation (Cosmopolis, 1897).

Quand une nation a d’elle-même plusieurs conceptions et que, selon la carrière qu’ils ont embrassée ou les préjugés en vogue dans le groupe social dont ils font partie, ses enfants entretiennent à son égard des espérances dissemblables et souvent contradictoires, l’unité ne peut exister (Revue des Deux-Mondes, 1899).

La paix issue de la guerre ne saurait être qu’une trêve ou une contrainte. La seule paix stable est celle qui repose sur l’équilibre, pour les individus comme pour les peuples.