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sport et pédagogie

pour cela, mais il a besoin que cet effort soit également réparti sur toute la période de son séjour ; il a besoin surtout que nulle excitation nerveuse n’agisse sur lui. Ceci est de toute nécessité.

Le second point connexe au premier a trait à « l’organisation du repos ». Avant et après l’exercice, il faut obtenir la détente immédiate et totale de tout le corps, le silence des muscles. Le sanatorium devra être abondamment pourvu de ces chaises-longues de paille et de ces divans composés de simples planches de bois sur lesquelles on pose un matelas mince et mobile en crin ou en varech serré ; meubles dont l’empirisme américain a suscité l’utilisation avant même l’étude scientifique du dételage humain et de ses avantages. Dans l’intervalle des exercices, les hommes devront s’y étendre, non pour chercher un sommeil superflu, mais pour tâcher d’y réaliser la stagnation complète des membres et de la pensée.

L’occasion sera bonne évidemment pour se livrer à quelques essais naturistes ; en général, en faire l’essai, c’est s’y fixer. Le bain d’eau ne suffit pas à l’être humain ; il lui faut encore le bain d’air ; il a été longtemps frustré de tous les deux ; il l’est encore du second. La peau a besoin de s’exercer à nu ; non seulement la santé y gagne, mais le perfectionnement technique aussi. Quant au « bain de soleil » et surtout au bain d’« air ensoleillé », il ne saurait présenter d’inconvénients dès que le climat ou la saison le permettent.

Nous avons mentionné tout à l’heure la possibilité pour le client du sanatorium d’augmenter son « coefficient de capacité ». Que si, en effet, il est assez énergique pour forcer un peu la note au bout de quelques jours et, prenant tout à fait au sérieux son travail pour demander à ses muscles des efforts progressifs, il est assuré d’obtenir certaines modifications corporelles d’importance — et notamment un accroissement thoracique. C’est dans le manuel de Gymnastique utilitaire, il y a déjà quelques années, qu’a été signalée, pour la première fois, cette possibilité d’une « plus-value » physique désignée sous le nom d’augmentation du coefficient de capacité. « De telles modifications, y était-il proclamé, sont réalisables, non seulement bien au delà de l’adolescence, mais en plein âge mûr ; de fait, elles sont réalisables tant que le système artériel n’a pas perdu sa souplesse et son élasticité. Leur valeur est double. On peut comparer l’effet produit à l’emménagement dans une demeure plus vaste que celle que l’on quitte, où l’on se sentira, par conséquent, plus à l’aise et où l’on jouira d’un plus grand confort. Un second résultat plus précieux enco-