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ce temps, ni renié ni fait mine d’oublier ses idées politiques : entre deux grands cordons dont on l’honorait, il est allé porter aux mineurs de Lens la bonne parole collectiviste et leur a renouvelé ses précédentes déclarations concernant l’âge d’or social : ce mélange de souplesse et de fermeté n’est pas banal. Aussi M. Millerand continue-t-il d’être acclamé par les mineurs, en même temps qu’il a pris sur ses collègues du Conseil des Ministres, un ascendant réel dont il s’est servi, pour faire prévaloir parmi eux, sa conception de l’Exposition, si l’on peut ainsi dire : une conception peu classique, et qui ne saurait être celle d’un ministre des Affaires Étrangères. M. Millerand n’a voulu voir dans l’Exposition que la fête du travail, des collectivités, des forces sociales : nous examinerons plus loin comment ce caractère a été s’affirmant, se précisant de jour en jour : il nous suffit de constater en ce moment, combien l’atmosphère en était peu propice aux pompes et aux hiérarchies royales. Plusieurs princes en eurent l’intuition qui ne tarda pas à se propager à travers les Cours Européennes, où elle ne pouvait que confirmer les hésitations croissantes. Dans presque tous les pays, en effet, il existe un parti socialiste