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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/11

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VII

collective ; les grands contours seuls leur en sont accessibles, mais comment s’y prendre afin de la fixer ? Nous ne leur offrons, pour les y aider, que des études spéciales et techniques, qu’ils n’ont ni le goût, ni le loisir d’analyser, — ou bien des publications dont le caractère par trop national les trouble et les égare. Un résumé bref, concis, clair, impartial surtout, de l’année française, envisagée sous ses aspects les plus variés, politique, social, littéraire, économique… voilà ce qui n’existe point et ce qu’ils souhaiteraient d’avoir. Plus récemment, j’ai recueilli en d’autres pays l’expression d’un désir analogue. C’est le souci de répondre à ces vœux qui a donné naissance à la Chronique de France.

Il va de soi que, mieux que personne, je me rends compte des grandes difficultés que présente une pareille tâche ; aussi l’indulgence du lecteur sera-t-elle indispensable à son succès. Ces difficultés proviennent moins de la nécessité d’être impartial que de l’obligation de choisir, entre les événements d’ordre secondaire, ceux dont le temps, loin de la diminuer, accroîtra l’importance ; de distinguer, entre les courants encore indécis, ceux qui seront éphémères et ceux qui iront s’accentuant. Tel incident qui paraît remuer le pays jusqu’en ses fondements, ne l’agite en réalité qu’à la surface et tel