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l’Exposition ayant franchi la Seine. D’ailleurs, le système des pavillons isolés, plus séduisant pour le regard et plus flatteur pour la vanité nationale, ne tarda pas à prendre de l’extension. Déjà, en 1867, le pavillon dit « du Bey de Tunis » avait eu grand succès. En 1878, il y eut une rue des Nations dont les façades, accolées les unes aux autres, comme le sont les maisons d’une véritable rue, reproduisaient les styles européens les plus connus. En 1889, un certain nombre d’États, entr’autres les Républiques Américaines, eurent des pavillons séparés. Chicago décida du succès définitif. Dans un cadre si vaste que les constructions pouvaient se multiplier à l’aise, non seulement les pays étrangers, mais encore les États de l’Union édifièrent, chacun, leur pavillon ; quelques uns furent très admirés ; la Californie s’était inspirée des vieilles maisons espagnoles dont les ruines s’alignent sur la côte du Pacifique ; la France avait créé, dans une de ses salles, un véritable musée rétrospectif en l’honneur de La Fayette. Il était à prévoir que ces exemples seraient suivis en 1900. Effectivement, on résolut d’affecter à cet ingénieux cosmopolitisme la rive gauche du fleuve, entre le pont des Invalides et le pont de l’Alma.