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IX

plus : telle, cette année, l’Exposition Universelle, véritable concile de l’art et des sciences. On peut déjà, semble-t-il, en envisager la silhouette artistique, et nous l’avons tenté ; mais au rebours de l’art dont l’essence est de se montrer, de se faire voir ou entendre, la science procède souterrainement, par galeries séparées, comme une mine. C’est l’année prochaine seulement que l’on pourra dresser le bilan scientifique de l’Exposition. L’avenir, comme le passé, nous donnera sans doute des alternatives de brillant essor littéraire et d’effacement relatif, des périodes d’active transformation sociale et d’apparente immobilité. Enfin, s’il survenait un conflit armé, ce qu’à Dieu ne plaise, ce n’est pas seulement la politique qui s’en trouverait modifiée, mais toute la vie nationale en subirait le contre-coup.

Quiconque ose s’improviser le Chroniqueur de son pays doit donc savoir qu’il aura à varier constamment ses récits, dans la forme aussi bien que dans le fond ; et s’il a l’espérance d’intéresser, ce n’est que par ce moyen qu’il y pourra parvenir. Bien audacieux, du reste, serait celui-là, s’il prétendait venir seul à bout d’un si grand labeur. Les connaissances humaines se sont trop étendues, l’organisation sociale s’est trop compliquée, pour qu’une pareille audace soit permise ; on ne saurait être exact et complet qu’en faisant appel