Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
154
la chronique

Les Grèves.

Il n’était pas besoin d’une grande perspicacité, pour prévoir que la présence d’un socialiste dans le cabinet, aurait pour effet de multiplier les grèves. La chose est tellement naturelle, tellement humaine, qu’on ne saurait s’en étonner, ni à plus forte raison s’en indigner. Prenons par exemple, le mois d’Août. De 1895 à 1899, il y eût en moyenne 38 grèves, en août. En 1899 (M. Millerand était déjà ministre), le chiffre monta à 61 ; en 1900, il atteignit 95. Une des grèves les plus remarquables, fut celle du Creusot qui éclata le 20 Septembre 1899, et se termina le 9 Octobre suivant par l’arbitrage de M. Waldeck-Rousseau. On reconnaît, en général, qu’elle éclata presque sans motifs ; les ouvriers alléguèrent que la Direction avait manqué à ses engagements, et porté atteinte à la liberté de conscience, mais ils éprouvèrent quelque difficulté à formuler des griefs précis. Le rôle de leur syndicat, en cette circonstance, manqua également de clarté. Enfin, un projet d’exode en masse sur Paris ayant été follement lancé et accepté, le Sous-Préfet d’Autun,