Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
156
la chronique

de 1900, les grèves du Havre, de Marseille, de Dunkerque auxquelles s’associèrent les ouvriers des ports moins importants. « Ces grèves, disait le journal le Temps, n’ont pas eu seulement un caractère nouveau par leur étendue et leur violence, jamais encore on n’avait mieux vu le péril national que, dans certains moments et par l’effet de leur extension et de leur propagation soudaine et indéfinie, elles peuvent faire courir aux intérêts vitaux et même à l’honneur du pays. Les relations avec nos possessions africaines interrompues, le départ des troupes appelées dans l’Extrême-Orient pour y défendre le drapeau de la France empêché ou retardé, notre commerce de cabotage et au long cours paralysé, les marchandises s’accumulant et se perdant sur les quais ou dans les gares, le charbon manquant aux usines, les ports de Gênes et d’Anvers gagnant tout ce que perdaient ceux de Marseille, du Havre et de Dunkerque et prenant, dans la concurrence industrielle et commerciale, une avance qu’il sera très difficile sinon impossible, de rattraper, bref le sentiment et la vision de la vie et de l’activité nationales pouvant être arrêtées du coup par la paralysie des grands services publics : voilà ce qu’à travers les