il n’en faudra pas moins trouver 6 millions… et ainsi de suite.
La France dépense à peu près 10 millions par jour, et le Français paye à l’État 75 francs par an, en moyenne, alors qu’un Anglais paye 60 francs, un Autrichien et un Hollandais 44, un Prussien 30. Comment en est-on arrivé là ? Il semble qu’en dehors de l’indifférence, habituelle au Français pour les questions de chiffres qui ne le touchent pas directement et personnellement, sa confiance ait été exaltée, à la fois, par le souvenir du prodigieux relèvement qui suivit la guerre de 1870, et de l’admirable résistance dont fit preuve alors le crédit de la France, et par la perspective du retour à l’État, vers 1950, de près de 40.000 kilomètres de voies ferrées, dont le pays est nu-propriétaire et n’a pas la jouissance. Ces lignes devraient rapporter plusieurs centaines de millions ; la Prusse retire de l’exploitation de ses chemins de fer, de quoi payer l’intérêt de sa dette. On a calculé, toutefois, que le patrimoine de l’État Français se trouverait accru, par ce fait, d’environ 10 milliards : ce ne serait qu’un tiers de notre dette publique d’alors, en admettant qu’elle ne se fut pas augmentée d’ici-là.