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promesse d’un long avenir. Bien différente fut la seconde Restauration ; dans l’intervalle, le retour de l’Empereur avait détruit la foi en la stabilité royale ; d’avoir vu le trône s’effondrer en quelques jours, sans lutte, frappa la nation d’étonnement ; ce trône si robuste qu’une première fois il n’avait pas fallu moins du terrible ouragan révolutionnaire pour le jeter bas, elle s’était imaginé en le relevant, s’en faire un appui solide ; désormais elle le sentit trembler perpétuellement sur sa base et la légende monarchique perdant de sa force, s’égala aux deux autres. Contre elle précisément, les deux autres étaient déjà liguées ; de républicains il n’y avait plus guère ; la plupart avaient fini dans la peau de fonctionnaires impériaux ; ceux qui restaient s’unirent aux bonapartistes pour commencer l’opposition dite libérale ; le culte de Napoléon en devint le signe extérieur. Faire de l’Empereur le grand chef du libéralisme, transformer en représentant de la République, l’homme qui l’avait confisquée et étranglée, lui prêter l’unique préoccupation de donner la paix au monde et d’assurer le bonheur des peuples, tout cela constitue le mensonge historique le plus impudent qu’un parti politique ait jamais offert à la