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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/37

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de france

Une seconde fois la mort frappant à l’improviste, priva soudainement le pays de son chef ; enfin quatre des élus de l’Assemblée Nationale démissionnèrent, dans des circonstances graves ou inattendues. Les sept élections présidentielles auxquelles ces événements donnèrent lieu, n’en furent ni moins rapides ni moins pacifiques. Le suffrage universel, à son tour, étonne par la sagesse et la persévérance dont il a fait preuve. En 1877, il répond avec une netteté parfaite à la question troublante que pose le demi coup d’État du maréchal de Mac-Mahon ; en 1881, il consolide la majorité républicaine ; il réprime, en 1885, les écarts d’un anticléricalisme trop ardent ; il repousse, en 1889, les offres de service du Boulangisme et défait, en 1893, la coalition des pêcheurs en eau trouble réunis à la faveur de l’affaire du Panama. Apte à saisir les nuances, il se montre d’un bout à l’autre, lucide et ferme : il tient compte du passé, ne se perd pas dans les rêveries d’avenir et regarde le présent bien en face.

Il y a donc quelque chose de changé en France — ou plutôt quelque chose de rétabli. Il ne suffit plus, en tous cas, pour expliquer les infortunes répétées de nos institutions au cours du XIXe