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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/61

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de france

permanente et incontestée pour en exercer ni en déléguer le commandement. C’est bien ainsi que l’entendait Gambetta, lorsque, non content de consolider l’institution par tous les moyens, il voulut lui donner pour chef le général de Miribel, dont les opinions, certes, n’étaient pas les siennes. Apparemment, Gambetta ne pensait pas, en agissant de la sorte, livrer l’état-major aux Jésuites[1]. On a peine à croire que M. Waldeck-Rousseau ait manqué de clairvoyance, au point de prendre au sérieux les accusations auxquelles l’état-major de 1899 se trouva en butte de ce chef ; mais, pour des raisons de tactique qui nous échappent, il jugea nécessaire de donner satisfaction, dans une certaine mesure, aux adversaires de l’institution. Or, il n’y avait qu’un seul moyen d’y parvenir sans effrayer le pays et sans trop compromettre les intérêts militaires, c’était de

  1. Il est malaisé d’expliquer ce que les Jésuites viennent faire en tout ceci. Mais c’est une manie française de voir partout l’influence occulte, qui des Jésuites et qui des francs-maçons. Détail piquant : les deux commandants d’artillerie qui, au procès de Rennes, se déclarèrent en faveur de Dreyfus, l’un comme juge et l’autre comme témoin, étaient tous deux des élèves des Jésuites.