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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/77

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de france

Quant aux nationalistes, on pensait qu’ils profiteraient de leur entrée à l’Hôtel-de-Ville de Paris pour y accomplir quelque besogne, bonne ou mauvaise, qui donnerait une idée de leurs aspirations et de leurs capacités. Mais cette attente fut déçue. Ils n’ont été ni assez audacieux au gré des violents, ni assez sages au gré des modérés. Après avoir témoigné dans la constitution de son bureau d’une modération notoire, le nouveau conseil municipal, oublieux de ses attributions et pressé de sortir de son rôle, s’est livré à des manifestations politiques inintéressantes et déplacées. Le premier résultat a été d’interrompre les relations officielles entre l’Hôtel-de-Ville et le gouvernement dont le représentant le préfet de la Seine, collabore pourtant de la manière la plus étroite à l’administration de la capitale. Il est très aisé au préfet d’entraver l’action du conseil, d’empêcher ses projets d’aboutir, de rendre ses réformes inefficaces et par là, de nuire à sa popularité. Ceux qui attendaient de voir les nationalistes à l’œuvre municipale, avec peut-être l’arrière-pensée de leur confier quelque jour un mandat politique, s’aperçoivent que là non plus, il n’y a point de programme ni d’union véritables.