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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/82

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la chronique

La France, l’Angleterre et le Transvaal.

La première contrariété pour les Français a été de ne pouvoir intervenir en faveur des Boers ; intervention ne saurait être pris ici dans le sens de lutte armée ; ce que les Français ne voulurent point tenter pour eux-mêmes, au moment de Fachoda, ils n’auraient eu garde de le tenter pour d’autres ; l’épée qu’ils n’avaient pas jugé nécessaire de tirer contre l’Angleterre en cette circonstance, ils ne pouvaient raisonnablement la jeter dans la balance Sud-Africaine. Mais ils s’étaient attendus à voir l’Europe prendre plus activement parti dans la querelle ; ils avaient escompté de la part des peuples des manifestations sympathiques assez imposantes pour obliger les gouvernements à des échanges de vues ; la France aurait pu alors proposer aux autres puissances une formule de « représentations » collectives à adresser au gouvernement britannique. Cette initiative l’aurait honorée et de plus eût été absolument conforme aux traditions nationales, à la vieille politique héréditaire qui avait pour bases la protection des faibles et le maintien des