salaires déjà minimes et souvent insuffisants leur a paru une cruelle ironie. Il faut bien reconnaître que ces diverses objections sont également fondées. Le monde du travail, patrons et ouvriers, se trouverait par le vote de la loi obligé à un sacrifice annuel que le ministre des Finances évaluait modestement à 350 millions de francs et qui paraît devoir approcher plutôt de 500 millions. Il convient d’y ajouter la participation de l’État qu’on inscrira au budget. N’y a-t-il pas lieu d’appréhender l’effet d’une si énorme surcharge sur l’industrie, l’agriculture et le commerce, et sur un budget déjà si difficile à équilibrer ? Mais d’autre part, les associations ouvrières qui se sont prononcées en grand nombre contre le projet sont parfaitement justifiées dans leurs critiques : il s’agit bien d’un impôt prélevé sur les maigres ressources des travailleurs et dont le faible profit ne s’appliquera qu’au petit nombre, c’est-à-dire à ceux qui atteindront l’âge de 65 ans.
Le triple tort du gouvernement en cette affaire a consisté : 1o À ne pas procéder aux enquêtes préliminaires indispensables. Combien y a-t-il de travailleurs salariés en France ? À qui s’appliquera la loi ? Quelles dépenses entraîneront les disposi-