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restent, avec les Assomptionnistes déjà dissous, un certain nombre d’ordres contre lesquels il n’était pas très difficile de prendre des mesures énergiques, s’il l’eût fallu. L’ingérence électorale des congrégations est probable ; elle déplace évidemment un certain nombre de suffrages, mais de là à en faire un danger public, il y a un abîme. La pesée totale, effrayante, irrésistible dont on a agité le spectre devant l’opinion, celle-là n’existe point. Comme l’a fort bien dit M. Crépon[1], « notre état social ne la comporte plus ». Ce sont là dangers d’un autre âge qui ne peuvent reparaître que pour jouer Croquemitaine.

Il faut remarquer encore que, très jalouses de leur autonomie, veillant sur leur indépendance avec un zèle farouche et souvent animées les unes envers les autres de sentiments dans lesquels la charité chrétienne n’a rien à voir, les congrégations ne sont nullement disposées à s’entendre. Le Congrès radical (juin 1901) a eu beau sonner la charge contre « la congrégation », ainsi transformée en une sorte d’hydre fabuleuse, l’émiet-

  1. Revue des Deux-Mondes, du 15 janvier 1901.