Aller au contenu

Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
96
la chronique

représentation diplomatique auprès des monarchies qui l’entourent sont bien plus grandes lorsque cette république a été elle-même une monarchie, durant de longs siècles ; et tel fut précisément le cas pour la France moderne.

Il y a, dès lors, des traditions dont on ne pourrait se passer et qu’on a pourtant beaucoup de peine à maintenir. Si la république fait bon marché de celles que lui lègue la monarchie, elle court risque de décheoir au point de vue national et si elle s’y tient complètement, son caractère républicain menace d’y sombrer ou, du moins, d’en sortir entamé. La première république Française eût des ambassadeurs bien étranges et sans égaler l’énergumène Genêt, nombre d’entre eux firent certainement plus de mal que de bien à leur pays et ne contribuèrent guère à rehausser son prestige. La deuxième république faillit un moment suivre le fâcheux exemple de sa devancière et il n’est pas jusqu’au régime actuel qui n’ait eu, tout au début, des velléités analogues, en envoyant en Italie, par exemple, un représentant improvisé, lequel voulait à toute force baiser la main de Victor-Emmanuel en lui remettant ses lettres de créance et le féliciter chaleureusement