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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/112

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la chronique

certaine mesure en rendant l’État propriétaire des résidences diplomatiques à l’étranger ; c’est une excellente réforme à tous points de vue. La permanence du siège de l’ambassade, l’existence dans les grandes capitales d’un palais national augmentent largement le prestige de la mission et de celui qui l’exerce. Dans les légations où nos envoyés ne sont encore que locataires, le gouvernement met à leur disposition certains objets d’art, tapisseries ou autres, provenant des dépôts dits du « Garde-Meuble » où sont entassées toutes les richesses des palais royaux, jadis habités et transformés aujourd’hui en musées.

Un autre souci de nos diplomates fut pendant longtemps leur isolement. L’inconvénient était double. La plupart des postes formaient, alors, ce qu’on nomme des « postes d’observations » ; pour une grande nation, ce recueillement obligatoire est humiliant et vexant. Mais il y avait pire ; le caractère de réserve et d’inaction que prenait, en apparence du moins, notre diplomatie encourageait les appétits ; beaucoup de fonctionnaires s’habituaient à voir dans les ambassades des retraites confortables, de douces sinécures et se mettaient sur les rangs pour se les faire attribuer.