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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/126

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la chronique

plus tard, en 1882, Chulalongkorn, cherchant une protection contre les empiétements Britanniques, envoya une ambassade à Saïgon et parut désireux de se rapprocher de la France. Mais prompt aux volte-faces, il profita ensuite de la guerre du Tonkin pour envahir les provinces Annamites de la rive gauche du haut Mekong. Les entreprises audacieuses des Siamois, encouragées peut-être par le zèle intempestif et officieux de quelques agents Anglais, appelaient un châtiment. En juillet 1893 on se décida à présenter un ultimatum à Bangkok et, pour l’appuyer comme il convenait, l’amiral Humann franchit soudainement les passes du Menam et vint mouiller devant la capitale Siamoise ; l’ultimatum fut accepté et le Siam céda. Il eût fallu alors une plus grande rapidité de décision et d’exécution ; le gouvernement Siamois était découragé de n’avoir pas été soutenu par l’Angleterre. À Paris, on hésitait à poursuivre les avantages d’un coup de force un peu osé ; deux mois se passèrent pendant lesquels l’ambassadeur d’Angleterre, Lord Dufferin, accentua son langage comminatoire en raison des tergiversations qui se manifestaient et provenaient de la lutte toujours vive entre coloniaux et anti-coloniaux. Enfin le