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la chronique

familles qui jouèrent un rôle sous la Restauration et dont les chefs furent créés ducs par Louis XVIII comme les Decazes, les Blacas, les Pozzo di Borgo — et vous arriverez au total approximatif de deux cents familles mêlées les unes aux autres par des alliances et formant aujourd’hui le noyau aristocratique de Paris. Tout ce qui les concerne est connu ; on sait leurs origines, leurs gloires et leurs tares, les hauts faits comme les défaillances de leurs ancêtres.

Autour de ce noyau s’étend le vaste cercle de la petite noblesse. Ce terme n’implique pas une infériorité certaine. On pourrait citer nombre de familles de la petite noblesse ayant derrière elles un passé plus long, plus pur, plus rempli de belles actions que le passé de telle ou telle famille placée au rang supérieur. Mais elles n’ont point de titre ducal ou princier et leur fortune est moindre ; une double raison pour se trouver moins en vue. La petite noblesse est plus ou moins directement apparentée avec la grande noblesse ; elles se soutiennent l’une l’autre, car socialement elles vivent l’une de l’autre. Et, liguées ensemble, elles se défendent contre un troisième cercle qui les entoure, celui de la fausse noblesse. On y trouve,