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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/172

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la chronique

tant que son influence sociale ait disparu. Cette influence est considérable. À vrai dire elle s’exerce surtout à la campagne. Ces familles possèdent chacune un ou plusieurs de ces « châteaux » qui, par la beauté et l’ampleur des bâtiments, comme par les parcs magnifiques qui les entourent, demeurent des centres d’attraction sur lesquels tout le voisinage tient les yeux fixés. Il y a beaucoup de « châteaux » en France ; parmi ceux qui appartiennent à la petite noblesse, un certain nombre sont inhabités ou bien sont loués à l’année ; quelques-uns ont été vendus à des étrangers. Mais on peut dire que la plupart servent encore de résidences aux anciens propriétaires. Dans un village, le « château » n’est jamais indifférent, comme il le serait en Amérique, où l’on se bornerait à y voir la demeure d’un habitant plus riche que les autres. En France, si le châtelain a des idées rétrogrades et que le village professe des opinions avancées il y aura hostilité de l’un à l’autre, mais il n’y aura pas indifférence. Et là même où le village sera hostile au châtelain, les villageois attendront de ce dernier des dons, des charités de toutes sortes comme si, par le seul fait de sa qualité de propriétaire héréditaire du château, il était tenu