Aller au contenu

Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/176

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
166
la chronique

mauvaises frivolités et des tentations auxquelles la vie de cour et ses conséquences les exposeraient. Quant aux idées qui circulent dans ces salons de la haute noblesse, voici ce qu’on en peut dire ; elles sont modérées, mais ternes. On n’y juge pas d’ordinaire le présent avec passion, mais par contre on y juge l’avenir avec défiance. On ne regrette pas trop, mais on n’espère pas assez. L’avènement de la démocratie n’a point suscité là les colères auxquelles s’abandonnent volontiers certains représentants de la petite noblesse et, pourtant, c’est là qu’il a causé le plus de dommages supprimant les droits sans supprimer les devoirs.

En résumé, on n’aperçoit pas dans la haute noblesse les signes précurseurs d’une race épuisée qui s’éteindrait faute de sang. On y rencontre peu de ces « Gérard de Quinsac » en qui Zola a cru montrer le représentant-type d’une partie de la société dont évidemment il n’avait pas idée. Il est même permis d’estimer la haute noblesse Française très supérieure moralement à la haute noblesse du reste de l’Europe, l’Angleterre y compris.

Que si nous descendons d’un cran dans l’échelle