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tudes d’esprit de leurs parents ; mais presque aucun d’eux ne l’a fait ; ils ont épousé toutes les manières de voir de l’aristocratie en les rétrécissant encore, comme pour se faire pardonner de ne pas lui appartenir par droit de naissance.

Actuellement ce qui a remplacé la haute bourgeoisie Parisienne, ce sont les financiers, les grands commerçants, les grands industriels ; quelques rares familles où, de préférence, les fils appartiennent à la magistrature comme leurs pères, retiennent seules les traditions de calme, de modération, de labeur bien ordonné et régulier ; la nouvelle bourgeoisie a d’autres traits distinctifs. En premier lieu, elle donne une impression d’instabilité qui est exactement l’inverse de celle que donnait l’ancienne. Elle semble plutôt occuper un appartement d’hôtel très richement meublé et très coûteux qu’une demeure familiale. Cette instabilité correspond à de brusques changements de situation ; car si la magistrature n’enrichit guère, les finances, le commerce, l’industrie comportent aujourd’hui, des fortunes rapides et souvent peu sûres. Celui qui les a réalisées en éprouve de la fatigue, parfois quelque embarras et semble ne pas se sentir assez certain de les conserver. Or, les