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la chronique

constitué, celui-là, par une similitude de culte : ce sont les protestants. Ils sont stables, ayant de nobles traditions de familles auxquelles ils demeurent fort attachés ; mais les occupations préférées de beaucoup d’entre eux sont financières, industrielles ou commerciales ; ils s’occupent aussi volontiers de politique et y réussissent bien. La campagne contre les juifs ayant ranimé les souvenirs du fanatisme religieux, on a imaginé de faire le relevé des situations occupées par les protestants et on a trouvé qu’ils en détenaient de considérables, dans une proportion inégale à leur importance numérique. L’explication de ce fait est tellement simple que c’est vraiment un signe des temps — de ces temps compliqués et aveuglés de passion — que d’avoir été en chercher un autre. Sous un régime de liberté, l’avantage appartient aux citoyens déjà formés aux nécessités du self-government ; ceux-là ont une avance sur les autres. Or les protestants sont dans ce cas puisque ce qui fait la base même de leur église, c’est l’autonomie de la conscience, c’est le self-government moral. Il est donc tout naturel qu’on les trouve aujourd’hui à l’avant-garde.

La société protestante de Paris est assurément