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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/203

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de france

regard de cette qualité fondamentale. Le premier et le plus grave est le manque d’intelligence. On peut certainement penser que c’est à Paris que ce défaut tendrait le moins à se faire sentir ; on ne choisit pas pour la capitale, où se centralisent tous les services administratifs, les fonctionnaires les moins intelligents. Pourtant le Parisien qui a des affaires à traiter avec les fonctionnaires se heurte comme à des murs qui barreraient leurs cerveaux. Il y a en eux quelque chose de Chinois ; le mandarin qui s’est assimilé la dose de connaissances nécessaires pour passer les examens d’État n’est sans doute ni sot ni ignorant par rapport à la Chine ; il l’est pourtant par rapport à l’univers. Sans lui être comparable, le fonctionnaire Français a quelque chose du mandarin ; il se trouve, par rapport au monde et à l’ensemble de la civilisation, dans un état d’esprit sensiblement analogue. Convaincu qu’on ne peut administrer autrement qu’il ne le fait, il se méfie de la moindre réforme et commence toujours par la croire irréalisable ; c’est bien là un manque d’intelligence. En second lieu, le point de vue auquel il se place est faux. Loin de se considérer comme l’auxiliaire du public, il le traite en ennemi. Il est toujours