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beaucoup d’aigris. Paris est si bien responsable d’un tel état de choses que non seulement on pourrait relever dans les écrits d’un Loti, d’un Bazin, d’un Le Braz et autres provinciaux célèbres, des traits qui les différencient complètement de leurs rivaux Parisiens, mais encore que ces derniers s’isolent volontiers dans le calme de la province dès qu’ils veulent suivre une idée jusqu’au bout et tâcher d’en tirer toute la sève qui s’y renferme.

L’homme de lettres proprement dit n’est pas la seule proie de Paris ; ce que l’on dit de lui s’applique presque aussi bien à l’artiste lequel représente une autre forme d’intellectualisme et il n’est pas jusqu’à l’homme de science qui, bien moins exposé ne se laisse pourtant atteindre à l’occasion. Si l’enivrement des succès mondains ne pénètre pas jusqu’au laboratoire où le chimiste prépare les transformations à venir de la matière, il est des branches de la science — les sciences psychiques par exemple — où volontiers la mode vient jeter un trouble élégant ; il en est d’autres qui, par leurs applications, établissent un contact de tous les instants entre le savant et la foule : telles, les sciences médicales. Sur ces formes diverses de la pensée, Paris influe d’une façon presque identique,