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la chronique

l’Assistance Publique est un vrai ministère avec ses différents services, ses bureaux, ses divisions, sous-divisions, etc… Elle possède un grand nombre d’hôpitaux, de maisons de retraite ; elle distribue des secours à domicile par le moyen des Bureaux de Bienfaisance ; elle s’occupe des enfants abandonnés et des femmes en couches ; son budget est très considérable ; mais ce grand moteur ne produit que peu de chose et l’insuffisance des résultats atteints prouve une fois de plus l’inaptitude de tout ce qui est administratif à remplacer fructueusement l’initiative privée. Sans ajouter une foi absolue aux faits malhonnêtes qui ont été à plusieurs reprises reprochés à l’Assistance Publique, il est hors de doute qu’elle n’inspire pas confiance ; le fait est d’autant plus significatif que les grandes administrations Françaises sont, en général conduites d’une façon routinière mais strictement honnête. De plus, l’Assistance Publique s’est laissée envahir non pas seulement par les influences politiques, mais par le pire des fanatismes, le fanatisme antireligieux. L’idée de chasser les sœurs gardes-malades des hôpitaux sous prétexte que la vue de leur costume peut offenser les incroyants — et de les remplacer par un person-